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- Marion Carsten, orfèvre allemande et designer de Marion Carsten Jewelery photographiée à Paris.
- Sunjuan travaille pour Marion Carsten sur une pièce appelée “Myriad Gems” et qui est faite de quartz, de grenat, de jade, d’agate, de chrysoprase, de péridot, d’onyx et de perles.
- Un pendant “black phi” de Marion Carsten en argent sterling, plaqué rhodium avec de l’agate noire et blanche.
- Sunjuan fabrique une pièce pour Marion Carsten dans la boutique de Taikang lu a Shanghai.
- Un collier fait de plusieurs éléments par Marion Carsten: argent sterling, plaqué rhodium, perles d’eau douce et coquillages de conque.
- Une création de Marion Carsten: un bracelet rouge de la collection Shou en argent sterling, plaqué rhodium et résine.
- Une bague de la collection Shou -ou Long Life – en argent sterling et plaqué rhodium.
- Janice Gu est chargée du contrôle qualité chez Marion Carsten Jewelery à Shanghai, Chine.
Cette semaine Nicely Made in China (NMiC) présente Marion Carsten. Marion, une orfèvre originaire de Francfort, s’est installée en Chine en 2000. Après quelques années passées à Shanghai, elle part pour Bangkok et vient récemment d’atterrir à Paris où NMiC l’a retrouvée. Pendant cette interview Marion a discuté de perles carrées, de ce qui inspire son travail et donné quelques conseils pour diriger une société basée en Chine depuis Paris.
Marion, comment avez-vous démarré votre activité en Chine?
Je suis arrivée en Chine en 2000 avec tout mon équipement et mes outils d’orfèvre. Pendant 3 ans j’ai travaillé sur des pièces uniques, que j’ai ensuite vendues quand j’ai ouvert une boutique. A cette époque je n’avais aucunement l’intention de débuter dans la vente de détail mais en 2004 j’ai eu l’occasion d’ouvrir un espace à Taikang lu avec un partenaire chinois. Nous avons débuté avec une trentaine de pièces sur lesquelles j’avais travaillé les années précédentes. Pour les femmes: des bagues, boucles d’oreilles, bracelets et colliers, et pour les hommes, des boutons de manchettes. La société emploie aujourd’hui 7 personnes.
Quel type de matériaux aimez-vous utiliser?
La plupart de ce que j’aime employer vient de Chine même si je suis parfois obligée d’aller à Hong Kong pour acheter des produits fabriqués en Chine mais qui ne sont pas en vente en Chine, comme des perles d’eau douce [lien en anglais] par exemple. Comme métal j’aime utiliser l’argent qui me permet d’être plus créative car moins cher et de produire de belles choses qui restent abordables. Par exemple nous avons un collier en argent que nous vendons 400 euros (US$ 520 / 3467 Rmb), le même en or vaudrait aux alentours de 10.000 euros ( US$ 13,000 / 87,000 Rmb). En ce qui concerne les pierres, j’aime les pierres semi-précieuses – ou fines- comme le quartz, le péridot ou le jade. En ce moment j’explore également les possibilités de mélanger différentes matières comme le cuir, les perles et l’argent.
Ou prenez-vous votre inspiration?
J’ai deux sources d’inspiration: Cela peut être un motif que je vois dans une rue ou dans un temple. Ensuite je travaille autour de ce motif comme je l’ai fait pour la collection Shou, notre collection emblèmatique.
Une autre source d’inspiration est quand je trouve quelque chose d’inhabituel ou d’unique comme une perle carrée! J’aime beaucoup travailler autour de ce genre d’objet pour créer une jolie pièce. Les cultivateurs de perles chinois osent beaucoup dans le domaine des formes et mettent sur le marché absolument tout ce qu’ils produisent, même quand les perles ne sont pas rondes. Ils ont récemment sorti des perles qu’ils ont appelées “pattes de poulet” qui se sont révélées être très populaires.
Comment décririez-vous votre style?
J’ai un style minimaliste. J’aime les formes très pures avec une influence chinoise ou orientale.
Combien de collections créez-vous par an et quelle quantité produisez-vous chaque pièce?
Chaque année nous créons deux collections: une en mars-avril et une en septembre-octobre. Quant au nombre d’exemplaires que nous produisons cela va de quelques dizaines à 2 ou 300 pour les bijoux les plus populaires.
Où faites-vous fabriquer vos bijoux?
Je travaille avec deux petites structures dans le sud de la Chine. Avant de trouver ces deux fabricants j’en ai essayé une vingtaine. Je travaille maintenant complètement en confiance avec ces deux sociétés: je peux leur envoyer mes dessins ou un prototype et ils commencent immédiatement à travailler sur nos collections.
Comment est composée votre clientèle?
A la boutique de Taikang Lu, à peu près 50% de la clientèle est asiatique (Taiwan, Hong Kong) et l’autre moitié vient des autres régions du monde. Les clients asiatiques et occidentaux n’achètent pas du tout les mêmes bijoux. La collection Long Life -aussi commercialisée sous le nom de Shou- est très populaire auprès de notre clientèle occidentale qui cherche quelque chose d’asiatique sans être trop chargé. La collection Rocks and Chains qui est d’inspiration occidentale intéresse au contraire beaucoup plus nos clients asiatiques.
Marion, vous êtes maintenant basée en Europe et vous vous rendez régulièrement en Chine. Quels sont vos conseils pour diriger efficacement d’une autre partie du monde une société basée en Chine?
La situation est grandement facilitée par le fait que les employés clés de la société sont avec nous depuis longtemps. Ils connaissent bien les produits et l’esprit dans lequel nous opérons. Nous avons mis en place un système de rapports très efficace qui stipule très précisement qui fait quoi et qui prend les décisions. Evidemment vous avez quand même besoin d’un peu de discipline pour que la société marche bien.
Où nos lecteurs peuvent-ils acheter vos bijoux?
Nous avons une boutique à Shanghai au: Lane 210 Taikang Lu, Building 9, Room 908. Ils peuvent aussi commander nos produits là: online store.