This post is also available in: Chinois simplifié, Anglais
- Alexandre Lagneau (G), le designer de Shulong et Brice Genin (D), le directeur général de Shulong.
- “L’éponge” des chaussures Shulong -en orange sur la photo- qui donne aux sneakers leur confort et leur élasticité.
- Un mannequin chinois portant les sneakers Shulong.
- Un modèle très populaire appelé “Your Shu”: Il est vendu avec 50 décalcomanies qui peuvent être appliquées sur les chaussures à l’aide d’un fer à repasser.
Les tennis (ou baskets) de toiles chinoises font un véritable come-back et débarquent sur le marché mondial où quelques marques “historiques” se battent pour être sur le devant de la scène. Shulong n’est pas une marque historique mais ses chaussures descendent d’une longue tradition artisanale. La société n’existe que depuis 3 ans et Nicely Made in China a voulu en savoir un peu plus à son sujet. Brice Genin, le directeur général de Shulong, a accepté de nous expliquer comment Shulong mélange le vieux -la classique tennis de toile chinoise- avec le neuf – les nouvelles technologies- pour en faire un produit à la mode.
Brice, comment tout cela a-t-il démarré?
J’ai débarqué en Chine en 2003 avec une valise et un CV et j’ai fait de petits jobs dans l’industrie textile. A mon arrivée j’ai entendu parler d’un modèle particulier de sneakers que les moines Shaolin portent depuis toujours. Rapidement je me suis dit que ça serait une bonne idée de créer une marque qui fabriquerait ces sneakers -en gardant ses particularités- et j’ai fait équipe avec un designer et un investisseur. En 2007 nous avons créé Shulong Sneakers qui n’existait pas en tant que marque. Nos premiers modèles ont été mis en vente simultanément en France et en Chine en mars 2008.
Comment créez-vous vos collections et combien cela prend-il de temps pour une paire de Shulong d’aller de la table à dessin aux pieds d’un(e) client(e)?
Alexandre Lagneau, notre designer – il est également un des co-fondateurs- apporte des idées pour les deux collections que nous créons chaque année et qui comprennent entre 80 et 120 styles différents. Ensuite nous allons au salon Premiere Vision pour voir quelles seront les tendances dans les deux prochaines années et enfin nous partons sur les routes de Chine – Shaoxing dans la province du Zhejiang et Canton- pour acheter les matériaux que nous utiliserons pour fabriquer les chaussures: de la toile faite avec du bambou et du coton, du lin, du jean etc…Nous fabriquons quelques exemplaires dans l’usine avec qui nous travaillons près de Shanghai et après les ajustements d’usage nous lançons la production. Le tout prend à peu près un an.
Apparemment fabriquer des chaussures de toile relève d’un procédé assez compliqué. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?
C’est vrai que fabriquer des chaussures de toile est assez complexe. Quand nous avons démarré nous avons commencé par faire redessiner un moule spécialement pour nous. Maintenant en ce qui concerne la fabrication elle-même la vulcanisation est un moment crucial. La qualité du caoutchouc qui sort du four après 55 minutes à 125ºc en dépend. Pendant cette opération même la température extérieure compte. Si le caoutchouc n’est pas correctement vulcanisé il peut par exemple changer de couleur et tout est à refaire.
Pendant que la chaussure est dans le four le morceau de caoutchouc -que nous appelons “l’éponge”- qui est situé entre la toile et la semelle en caoutchouc se rempli de bulles d’air pour donner un vrai confort et une réelle élasticité. C’est la manière traditionnelle de faire ces chaussures qui donnaient aux moines Shaolin cette détente et ce type de chaussures s’est popularisé sous le nom de Wushu, les chaussures utilisées par les fans d’art martiaux. Je voudrais ajouter que pour la fabrication de nos chaussures nous suivons le protocole REACH – qui est l’acronyme de Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemical substances. Il s’agit d’une série de règles établies par la commission européenne que les industries chimiques doivent suivre.
Est-ce difficile de diriger une société chinoise quand on est étranger?
Non, c’est passionnant de monter une marque chinoise. Je veux casser cette image des chinois qui veut qu’ils ne seront jamais créatifs. Je suis profondément convaincu qu’ils le sont autant que les occidentaux.
Pour l’instant le designer de Shulong est français. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi?
La raison est très simple: pour l’instant notre principal marché est le marché européen donc il est logique d’avoir un designer européen. Mais nous sommes en ce moment à la recherche d’artistes et de designers graphiques chinois pour collaborer avec nous sur des éditions spéciales que nous voulons lancer sur les marchés chinois et européens. D’ailleurs Nicely Made in China peut nous aider à trouver ces artistes et designers! -à NMiC nous serions ravis de pouvoir aider et nous lançons donc un appel à tous les designers et designers graphiques chinois(es) intéréssé(e)s!
Site: www.shulong-shoes.com/